Controverse sur les Fintech

 Les banques se rendent compte désormais qu’elles doivent aller beaucoup plus en profondeur dans leur transformation digitale pour proposer des services aussi innovants que les Fintech ou les nouvelles banques directes : tenue de compte en temps réel, notifications généralisées, paiements instantanés, digitalisation des actes de gestion de bout en bout…

Au final, les Fintech constituent surtout un formidable aiguillon pour inciter les banques à bouger, à faire preuve d’audace (ce qui n’est pas toujours dans l’ADN du banquier) et à innover !

 Grâce à la généralisation des technologies mobiles et au développement du cloud computing (l’informatique dématérialisée), les FinTech attaquent depuis quelques années tous les segments du marché des services financiers : moyens de paiement, crédit, gestion du patrimoine et de l’épargne, affacturage…

SlimPay fait partie de ces start-up qui misent sur les technologies numériques pour dynamiter l’univers de la finance, d’où cette appellation de «FinTech». Elle propose aux entreprises dont le business model repose sur l’abonnement (EDF, Engie, Direct Energie… mais aussi Deezer, TripAdvisor, etc.) un service de prélèvement direct sur le compte bancaire de leurs clients, sans passer par leur carte Visa. Avec, à la clé, moins de frais et aucun risque de perdre des abonnés s’ils égarent leur carte ou qu’ils en changent.

 

Un petit air de Big Brother  ? Et encore, nous n’avons rien vu. « Aujourd’hui, la nouvelle ­vague de robo-advisors ajoute aux algorithmes des briques d’intelligence artificielle. Cela va leur permettre de mieux gérer un portefeuille boursier qu’un investisseur, car ils vont gommer la subjectivité humaine qui est source de volatilité et de contre-performance  », souligne l’investisseur Pascal Bouvier, qui ­conseille ­Santander InnoVentures, le fonds Fintech de la banque Santander.

Ce potentiel explique qu’une nouvelle fintech se lance presque chaque jour. Pour tenter d’y voir clair, on peut schématiquement les répartir en cinq catégories : celle du transfert de flux financiers, le secteur du crowdfunding , les sociétés cherchant à simplifier les services bancaires,  les « robo-advisors  » , restent les start-up se développant dans l’intelligence ­artificielle et le marketing prédictif.

 

« Attention, il ne faut pas être naïf, prévient Alice Holzman, directrice du digital à la Banque postale. Il y a des Fintech avec lesquelles nous pouvons collaborer car elles nous offrent de l’agilité et d’autres qui représentent une menace car elles désintermédient différents services ».

« Nous faisons face à une disruption culturelle dans les usages des clients et nous devons changer notre façon de faire. Nous ne pourrons pas le faire entièrement seuls: nous avons besoin des Fintech », a ainsi expliqué Benoît Legrand, responsable des Fintech chez ING Group lors d’une table ronde.

« Les banques sont vraiment rentrées dans cette bataille. Elles ne veulent pas se laisser ubériser », abonde Gilles Grapinet, PDG de Worldline.